Le 14 juin 2016, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté un rapport sur l’état de la France en 2016. Si la situation économique se stabilise, le CESE constate que la seule analyse de l’évolution du PIB ne permet pas d’établir un diagnostic pertinent de l’état de la société française. L’étude s’appuie donc sur les dix « nouveaux indicateurs de richesse », retenus par le Gouvernement dans son rapport du 27 octobre 2015, qui répondent à trois enjeux majeurs : la cohésion sociale (i), la préparation de l’avenir (ii) et la qualité de vie (iii). (i) Les indicateurs relatifs à la cohésion sociale révèlent que les inégalités de revenus se réduisent depuis 2013, la France détenant l’un des systèmes redistributifs les plus importants en Europe. Le nombre de personnes se déclarant en situation de pauvreté évolue peu tandis que le taux d’emploi, qui se stabilise pour les 15-64 ans (64,3% en 2014), se dégrade légèrement pour les 15-24 ans (28,3%). Ces résultats, dans la moyenne européenne et plutôt stables, témoignent toutefois du sentiment de perte de cohésion au sein de la société. (ii) Les indicateurs liés à la préparation à l’avenir sont également peu encourageants : l’effort de recherche est insuffisant, avec un taux de 2.26 % du PIB en 2014 -en deçà de l’objectif de 3% de la stratégie de Lisbonne-, le poids de la dette publique française reste supérieur à la moyenne européenne tandis que l’endettement privé diminue, reflétant les difficultés pour les ménages et les entreprises à investir. Le bilan environnemental fait apparaître une légère amélioration concernant l’empreinte carbone mais d’une augmentation de l’artificialisation des sols (9,3% du territoire métropolitain) susceptible de nuire à la biodiversité. (iii) Enfin s’agissant de la qualité de vie, l’espérance de vie en bonne santé se maintient à 63,8 ans mais l’indicateur, plus subjectif, de satisfaction dans la vie situe la France en dessous de la moyenne européenne. Il ressort de ce rapport un pessimisme et une défiance d’une partie de la population française envers l’action publique. Le CESE recommande de réduire le chômage de masse grâce à des politiques publiques adaptées aux personnes les plus exposées ; de lutter contre l’accroissement des inégalités en agissant au plan national, européen et mondial contre le dumping social et fiscal ; d’intensifier l’effort de recherche pour atteindre 3 % du PIB, dans les secteurs public et privé ; de soutenir les stratégies d’investissement en préservant la capacité d’investissement des entreprises, en améliorant l’accès des PME aux financements bancaires et en fléchant l’épargne des ménages vers des investissements de long terme.