Florence Méaux, déléguée aux cadres dirigeants de l’Etat au secrétariat Général du Gouvernement, et les membres extérieurs des comités d’audition ont fait, le 7 décembre, un bilan sur la politique de gestion des cadres dirigeants de l’État.
Cette politique – dite souvent du « talent management » dans le secteur privé – est conduite à Matignon au Secrétariat général du Gouvernement par la Mission cadres dirigeants depuis plusieurs années. L’enjeu majeur de cette politique est de nommer à la tête des organisations de service public les dirigeants les plus aptes à les piloter et à mettre en œuvre les transformations nécessaires dans le monde complexe d’aujourd’hui. Il est recherché une plus grande diversité chez ces dirigeants et un plus grand professionnalisme dans leur sélection, leur nomination et leur formation. Les maîtres mots de cette politique sont compétences, management, parcours, évaluation, diversité et féminisation. En quelques années ont ainsi été mis en place :
– un vivier de futurs cadres dirigeants de l’Etat de 500 cadres civils et militaires aux profils diversifiés, proposés chaque année par leur administration d’origine et sélectionnés à l’issue d’une session « d’assessment » chez un partenaire extérieur, permettant d’évaluer leurs compétences managériales sur un référentiel exigeant ;
– des comités d’audition chargé de donner un avis d’aptitude sur le profil d’au moins trois candidats à tout poste de directeur d’administration centrale, dont au moins une femme et un membre de ce vivier, permettant d’éclairer le choix des Autorités politiques ;
– des formations et des dispositifs d’accompagnement des cadres dirigeants et des futurs cadres dirigeants, inspirés du secteur privé, qui les préparent à leurs futures fonctions ou dynamisent leurs performances dans leurs fonctions actuelles : coaching, co-développement, rencontres entre pairs, formations techniques, programmes dédiés au développement des potentiels féminins : l’ensemble de ces dispositifs sont appréciés et revisités en permanence pour s’adapter aux besoins de l’État et aux attentes exprimées par les cadres.
Aujourd’hui, l’État déploie pour la gestion de ses talents des pratiques qui n’ont rien à envier à celles des autres démocraties modernes et des grandes organisations privées. On nomme sur les postes de directeurs davantage de femmes (31 % en 2016 contre 24 % en 2012) et davantage de cadres issus du vivier interministériel, ayant une expérience diversifiée en administration centrale, mais aussi dans les établissements publics, en collectivité, dans le secteur privé ou à l’international. Les dirigeants qui mettent en œuvre les politiques publiques partagent de plus en plus une culture commune et des pratiques de management faisant une large place à l’intelligence collective et à la mise en œuvre participative des transformations.
Cette politique est conduite à l’échelle interministérielle en associant la direction générale de l’administration et de la fonction publique, tous les secrétaires généraux et DRH de ministère et l’ENA. Elle s’est ouverte largement à l’extérieur de l’État, en faisant appel à des professionnels des ressources humaines et en accueillant dans les comités d’audition des personnalités du secteur privé qui ont permis de croiser leurs regards avec ceux des représentants de l’État.