Archives : 30 novembre 2017

Le Livre Beige est lancé !

Le congrès des 12 et 13 octobre 2017 a mandaté le bureau pour élaborer un Livre Beige des juridictions financières, déclinant en mesures opérationnelles les grandes orientations du Livre Blanc publié en juillet 2017. Notre ambition est de construire un projet en trois temps :

  1. Une analyse du contexte dans lequel s’inscrivent les orientations proposées par notre organisation syndicale en les replaçant dans leur contexte historique, budgétaire et juridique : approfondissement de la décentralisation, réformes successives des CRTC, évolutions des équilibres de la gestion publique locale, etc. ;
  2. Des propositions d’articles modifiant les textes législatifs et réglementaires en vigueur ou instituant de nouvelles dispositions ;
  3. Une étude d’impact de ces propositions, comportant au besoin des simulations financières et l’estimation des moyens nécessaires.

Chacune de ces étapes fera l’objet d’une validation par les instances syndicales.

Le 21 novembre, le bureau a défini le cadre général du projet, constitué l’équipe qui en coordonnera l’élaboration et la rédaction et approuvé le calendrier. Animée par Thomas Montbabut, elle se compose de Carole Collinet, Alain Stéphan, Anne Bénéteau, François Nass, Jacques Schwartz et Lucile Lejeune. Des groupes de travail pourront être créés pour chaque thématique métier. Les enjeux de moyens et de de gestion des ressources humaines feront l’objet d’un traitement transversal s’articulant avec chacun des groupes thématiques. Les groupes débuteront leurs travaux dans les prochaines semaines. Le bureau mettra à leur disposition les moyens nécessaires.

Dans un second temps, sur la base d’un premier projet à compter du printemps 2018, l’équipe élargira le champ de ses consultations en sollicitant les acteurs concernés : élus, universitaires, autres organisations représentatives de collectivités, associations professionnelles, juristes, etc.

L’objectif est triple :

  1. Disposer de propositions argumentées et concertées alors que le Gouvernement lance un programme « Action publique 2022 » de réforme de l’Etat qui nous concernera pour au moins deux de ses cinq chantiers : la rénovation du cadre des ressources humaines et la modernisation de la gestion budgétaire et comptable. Nous demanderons à être entendus dans le cadre de ce programme.
  2. Disposer des éléments techniques nécessaires aux échanges avec la Cour et l’administration ;
  3. Présenter au prochain congrès un Livre Beige finalisé, complétant notre vision stratégique des juridictions financières et de leur utilité sociale par des propositions opérationnelles.

Dans un contexte mouvant, où le positionnement institutionnel des juridictions financières sera interrogé, où se profilent d’importantes évolutions de l’organisation du droit budgétaire et comptable, où le contrôle de la gestion publique locale se réduit sans qu’en contrepartie une responsabilité des gestionnaires locaux plus moderne, plus sûre et plus équilibrée n’intervienne, il apparaît plus que jamais nécessaire que le Syndicat des juridictions financières unifié mobilise son expertise en réfléchissant aux dispositifs et aux outils qu’il convient de confier à nos juridictions, afin de proposer des mesures en ce sens.


Inscription aux rencontres professionnelles du 19 janvier 2018 au Sénat

Le SJFu organise tous les deux ans des rencontres professionnelles avec le Syndicat national des directeurs généraux de collectivités territoriales (SNDGCT). La 4ème édition se tiendra le 19 janvier 2018 au Sénat, salle Clémenceau, et portera sur la réorganisation des collectivités territoriales face aux contraintes financières et technologiques.

Le colloque sera ouvert et clôturé par les présidents du SNDCGT, Stéphane Pintre, et du SJFu, Yves Roquelet.

Suite à une introduction de M. Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances du Sénat, la matinée sera consacrée à deux tables tondes qui débattrons de la réorganisation des collectivités territoriales imposée par les nouvelles règles et modalités de la transparence financières, puis des conséquences de la dématérialisation des échanges entre les collectivités, le comptable public et le juge financier. Interviendront notamment M. Henri Verdier, directeur interministériel du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat, et Mme Nathalie Biquard, cheffe du service des collectivités locales à la Direction générale des finances publiques (DGFiP).

A midi, un déjeuner vous sera offert sous forme de buffet.

L’après-midi sera consacrée à l’analyse des conséquences de la baisse  des dotations de l’Etat et de la réforme de la taxe d’habitation sur l’autonomie financières des collectivités territoriales. Interviendra notamment Luc-Alain Vervisch, professeur à l’université de Cergy-Pontoise. Magali Talandier, maître de conférences à l’université de Grenoble, conclura les débats.

Vous trouverez sous ce lien le programme détaillé du colloque.

La manifestation est ouverte à tous les membres du SJFu et du SNDGCT. Comme pour les éditions précédentes, le syndicat ne prendra pas en charge le déplacement. Les collègues peuvent éventuellement présenter une demande d’ordre de mission à leur hiérarchie et nous faire remonter les difficultés qu’ils rencontreraient.

En espérant vous voir nombreux !


Le SJFu présent au congrès du Syndicat de la magistrature

Le Syndicat de la magistrature, deuxième organisation représentative des magistrats judicaires, a tenu son congrès annuel le 25 novembre 2017 à Nice. Le SJFu y était convié et représenté par Pierre Genève, trésorier adjoint et délégué du SJFu à la CRC de Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Les intervenants ont insisté sur les enjeux liés aux processus de nomination aux fonctions supérieures, à l’évaluation et à la modulation de la rémunération des magistrats, à la composition et au rôle du conseil supérieur de la magistrature.

Ces préoccupations rejoignent celles du SJFu :

  • la nécessité d’objectiver les critères de promotion et de nomination aux fonctions d’encadrement, par l’élaboration de fiches de poste ;
  • l’attention portée à la mise en œuvre des nouveaux dispositifs d’évaluation et de modulation du régime indemnitaire ;
  • la demande d’évolution de la composition (parité) et du rôle (avis conforme) du conseil supérieur des CRTC afin que la loi soit mise en conformité avec les engagements européens de la France.

Le SJFu va continuer de se rapprocher de l’ensemble des organisations représentatives des magistrats judiciaires et administratifs pour agir de concert en faveur du renforcement des garanties d’indépendance des magistrats, qui apparaît comme un point de convergence majeur.


Le SJFu reçu au Sénat à propos du projet de loi de finances pour 2018

Yves Roquelet, président, et Fabrice Nicol, vice-président, ont été reçus au Sénat le 8 novembre par Patrick Kanner, sénateur du Nord et rapporteur du programme 164 du budget de l’Etat « Cour des comptes et juridictions financières », à propos du projet de loi de finances 2018. La réunion s’est tenue conjointement avec les représentants de l’association des magistrats de la Cour.

En introduction, le sénateur s’est interrogé sur les moyens dont disposent les juridictions financières et sur leur caractère suffisant au vu de l’accroissement de leurs missions.

Les magistrats de la Cour ont insisté sur l’augmentation du nombre d’évaluations demandées par le Parlement, et sur la structure démographique de ses magistrats qui risque de réduire rapidement sa capacité de contrôle.

S’agissant des chambres régionales et territoriales des comptes (CRTC), le SJFu a indiqué qu’en plus d’une intensification des missions annexes (CLERCT, certification, etc.) et des travaux communs avec la Cour, les contrôles des comptes et de la gestion se complexifiaient, notamment en raison des enjeux liés à la gouvernance et à la mise en œuvre des réformes territoriales qui modifient rapidement le contexte juridique et institutionnel. En ce sens, les préoccupation du sénateur quant aux difficultés rencontrées par les communes rurales, à l’évolution rapide de la carte intercommunale et à la réduction du nombre de collectivités, rejoignent celles des magistrats.

La réforme de la carte des chambres a entraîné une extension du champ des contrôles possibles mais aussi créé des problématiques matérielles d’organisation matérielle du travail au sein de vastes ressorts. Le SJFu a souligné que dans ce contexte, les CRTC ont su élaborer des outils métiers performants, qui ne garantissent pas à eux seuls la qualité des analyses mais montrent que nos juridictions sont capables de réactivité, d’adaptation et d’innovation. Elles sont parvenues à perfectionner leur cœur de métier (le contrôle organique) tout en s’inscrivant de façon croissante dans les travaux communs des juridictions financières au point de contribuer à 30 à 40% du rapport public annuel de la Cour des comptes.

Dans ce contexte pourtant, les effectifs des CRTC ont peu augmenté depuis 1982 alors même que les besoins de contrôle liés à l’évolution du terrain, des missions et des attentes sont en forte évolution. De plus, les perspectives des magistrats sont bloquées à défaut de mobilité géographique et limitées faute de parcours de carrière fluides. En réponse à une interrogation du sénateur, le syndicat a indiqué que l’enjeu n’était pas de revenir sur la nouvelle carte des chambres et de resserrer les ressorts mais d’adapter les déroulements de carrière, les conditions de travail et les outils métier afin que les juridictions puissent fonctionner de façon sereine et efficace.

Le sénateur a estimé que la décentralisation ne pouvait réussir que si les élus intégraient des objectifs de performance à leur gestion et s’est interrogé sur le rôle de conseil que les chambres pourraient jouer en ce sens. Il a souligné la responsabilité croissante des gestionnaires qui résulte de l’affaiblissement du contrôle de légalité et du rôle du comptable public. En réaction, le SJFu a indiqué que les CRTC sont conscientes de ces enjeux et qu’il a produit un Livre Blanc formulant des propositions en ce sens. Il a communiqué au sénateur un exemplaire du Livre Blanc ainsi que des éléments détaillés et chiffrés sur les perspectives d’évolutions statutaires.