Archives : 25 octobre 2017

Le SJFu a tenu son congrès à Metz les 12 et 13 octobre 2017

Le Syndicat des juridictions financières unifié (SJFu) a tenu son congrès annuel à Metz les 12 et 13 octobre 2017, dans les nouveaux locaux de la chambre régionale des comptes du Grand Est.

Organisé dans de parfaites conditions par la section syndicale locale et chaleureusement introduit par le président de la chambre, l’évènement a été marqué par la constance de la dynamique syndicale : le rapport moral du président Vincent Sivré, qui a notamment insisté sur la rénovation du régime indemnitaire qui entrera en vigueur au 1er janvier 2018, a été approuvé à l’unanimité ; puis l’assemblée des magistrats a élu un nouveau président, Yves Roquelet, deux nouveaux vice-présidents, Nicolas Billebaud et Fabrice Nicol, et un nouveau bureau.

Le bureau élu le 12 octobre 2017 : Martine Bourgeois, Nicolas Onimus, Julien Oger, Alain Stéphan, Fabrice Nicol, Pierre Genève, Lucile Lejeune, Marc Simon, Yves Roquelet, Nicolas Billebaud, Thomas Montbabut, Carole Collinet et Nicolas Sachot.

Les débats de fond ont dans un premier temps pris la forme d’une table ronde au cours de laquelle Mme Hélène Zannier, députée de Moselle et secrétaire de la commission des Lois ; M. Patrick Thil, conseiller régional du Grand Est ; Mme Stéphanie Damarey, professeur de droit public à l’Université de Lille 2 ; et M. Mathieu Lhériteau, représentant du Syndicat national des directeurs généraux de collectivités territoriales (SNDGCT), ont débattu du Livre Blanc des juridictions financières, publié en juillet 2017 par le SJFu. Les intervenants ont souligné la pertinence des propositions du SJFu et estimé qu’elles répondaient à l’objectif d’amélioration de l’efficacité et de la transparence de l’action publique locale, même si leur mise en œuvre technique et leur articulation avec les autres dispositifs de régulation de l’action publique locale doivent encore être précisés. Tous ont affirmé que l’accroissement des responsabilités locales doit aller de pair avec la création de dispositifs de sanction en cas de méconnaissance des règles régissant l’exercice de ces responsabilités.

Puis les magistrats se sont répartis en quatre ateliers pour approfondir leurs réflexions et faire émerger des propositions qui alimenteront l’action du bureau, dont les synthèses sont accessibles ci-dessous :

  • L’évolution du corps et la gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences au regard des missions à assumer ;
  • Les priorités en matière de formation ;
  • La facilitation des mobilités professionnelles ;
  • L’office de magistrat financier : statut, déontologie, attributions et pouvoirs de sanction.

Le congrès s’est conclu par un débat d’orientations stratégiques duquel est ressorti une convergence entre les préoccupations et les attentes des magistrats syndiqués, et les orientations proposées par le nouveau bureau. Celui-ci va désormais s’attacher :

  • à décliner les propositions du Livre Banc en mesures opérationnelles, en associant tous les magistrats volontaires qui souhaitent apporter leur contribution, afin de s’insérer dans le calendrier gouvernemental de réforme de l’Etat ;
  • à inscrire à l’agenda social les demandes et propositions des magistrats en matière de gestion des ressources humaines.

Dans cette perspective, le bureau a désigné un référent pour chaque thématique afin que le SJFu structure son travail de fond et se positionne durablement comme force de proposition. Avec en point de mire le prochain congrès…

Vincent Sivré et Pierre Rocca, présidents d’honneur du SJFu, avec Yves Roquelet, président élu.

 


Le SJFu intervient au congrès de l’Union des Magistrats de la Cour des comptes de Tunisie

Le SJFu a conclu, lors du congrès de Noisiel de novembre 2016, une convention de partenariat avec l’Union des Magistrats de la Cour des comptes de Tunisie (UMCC), dont la présidente avait été conviée à participer à nos débats. Cette convention a pour objet de définir un cadre de référence pour des actions communes : échange d’expertises, formations réciproques, réflexions communes, etc.

Cette année, l’UMCC a proposé au SJFu de traverser à son tour la Méditerranée pour sceller le partenariat conclu un an plus tôt. Le 18 octobre 2017, elle a convié notre organisation à participer à un séminaire sur le thème « Le juge financier : pilier de la bonne gouvernance dans les deniers publics ».

Nicolas Billebaud, vice-président et porte-parole, y a représenté le SJFu en remettant le Livre Blanc au Premier président de la Cour des comptes de Tunisie et en présentant son contenu aux magistrats :

L’accueil chaleureux réservé par l’UMCC et les échanges qui s’en sont suivis ont révélé la similitude des défis que rencontrent les juridictions financières françaises et tunisiennes : élargissement du champ des justiciables de la Cour de discipline financière (appellation tunisienne de la CDBF), insuffisantes transparence et objectivité des nominations aux hautes fonctions du siège, prévention de l’arbitraire en matière d’attribution de la prime de rendement, composition et pouvoirs du conseil supérieur. A la faveur de la révolution de 2011, les juridictions financières tunisiennes ont même pris de l’avance sur leurs homologues françaises en obtenant, à la demande de l’UMCC, que le conseil supérieur de la magistrature dédié à la Cour des comptes rende un avis conforme sur les nominations de magistrats.

Les représentants de l’UMCC et du SJFu ont saisi l’occasion de ce séminaire pour définir des pistes concrètes de mise en œuvre de la convention de partenariat, dans un contexte de création en Tunisie d’un réseau de cours régionales des comptes. Deux axes ont été arrêtés :

  • A court terme, organiser des échanges et des formations respectives, notamment sur la déontologie, les garanties d’indépendance, les procédures et le rôle du ministère public ;
  • A moyen terme, contribuer ensemble au renforcement d’une coopération entre les syndicats de magistrats financiers des pays méditerranéens, afin de mutualiser les bonnes pratiques et de promouvoir notre modèle commun des juridictions financières.

Le SJFu présent au congrès de l’Union Syndicale des Magistrats

L’Union syndicale des magistrats (USM), organisation représentative majoritaire des magistrats judicaires, a tenu son congrès annuel le 13 octobre 2017 à Paris. Le SJFu y était convié et représenté par Aurélie Castel, première conseillère et ancienne membre du Conseil supérieur.

Au-delà des enjeux propres à l’ordre judiciaire, la présidente de l’USM a rappelé, en présence du Garde des Sceaux, les exigences du Conseil de l’Europe en matière d’indépendance des magistrats ; exigences que le Gouvernement français a approuvées mais renâcle à mettre en œuvre, en particulier au sein des juridictions financières. La résolution 1685 du 30 septembre 2009 et la recommandation 2010-12 du 17 novembre 2010 posent en effet deux principes selon lesquels les conseils de justice doivent être composés d’au moins la moitié de magistrats élus par leurs pairs (1) et doivent rendre des avis conformes pour l’ensemble des nominations de magistrats (2).

Dans son discours, la ministre Nicole Belloubet a fait trois annonces :

  • l’augmentation de l’enveloppe de la mission « Justice » dans le cadre de la loi de programmation 2018-2020, à parité entre l’administration pénitentiaire et les services judiciaires ;
  • le lancement d’une tentative de dialogue avec les personnels de Justice, intitulée « les chantiers de la justice », avec notamment comme objectif d’élargir l’accès à la fonction de magistrat à des personnes non sorties de l’ENM, mais qui ont un parcours professionnel antérieur intéressant (admission sur dossier) ;
  • l’engagement d’avancer sur le chemin de l’indépendance du parquet par rapport au pouvoir exécutif, pour ce qui relève des nominations et des promotions.

Didier Migaud se prononce sur le Livre blanc

Le 5 octobre 2017, une délégation du SJFU, composée de Vincent Sivré, Nicolas Billebaud, Alain Stéphan, Thomas Montbabut, Michel Zinger et Carole Collinet, est reçue par le Premier président de la Cour des comptes, en présence de Xavier Lefort, secrétaire général, Marie-Laure Berbach, secrétaire générale adjointe et Clotilde Pézerat-Santoni, chargée de mission.

La démarche d’élaboration du Livre blanc, ses propositions et les entretiens du SJFU avec divers interlocuteurs font l’objet d’une présentation. Il est également proposé au Premier président la constitution de groupes de travail sur les propositions sur laquelle les positions convergent, ce qui est accepté.

Le Premier président se déclare intéressé par le travail réalisé et en accord avec les objectifs qui constituent les grandes parties du Livre blanc.

Il se déclare circonspect sur l‘opportunité de supprimer la CDBF et de transférer ses compétences au sein de la Cour et des chambres régionales et territoriales des comptes. Il souligne que dans de nombreux pays, les ministres ne sont pas ordonnateurs et que la suppression de la Cour de justice de la république offre l’occasion de reposer la question du contrôle de leur responsabilité. De façon plus large, il se déclare favorable à une réforme de la CDBF avec un élargissement du champ des justiciables, des infractions et des sanctions.

Le Premier président reconnaît également qu’après quatre ans de mise en œuvre, le régime de responsabilité du comptable pourrait faire l’objet d’un bilan afin de voir s’il est possible d’aller plus loin, notamment vers une suppression de la remise gracieuse.

Le pouvoir d’injonction des juridictions financières à l’égard d’ordonnateurs négligeant de façon continue les rappels à la loi est également une idée qu’il est prêt à analyser, sous réserve de ce que permet l’organisation de la justice administrative.

Sur la deuxième partie du Livre Blanc, le seul point d’accord est d’aller vers un assouplissement de la procédure lorsqu’un magistrat contrôle plusieurs collectivités ou EPCI sur une thématique commune. Le Premier président rappelle, par ailleurs, que seule la Cour dispose de la compétence d’évaluation des politiques publiques, et que l’adoption de rapports thématiques locaux comme le contrôle des directions déconcentrées de l’Etat ne peuvent intervenir qu’en lien avec les chambres de la Cour, notamment dans le cadre de formations inter-juridictions. Le Premier Président estime préférable de renforcer la coordination des travaux entre la Cour et les CRTC plutôt que d’entreprendre des réformes de plus grande ampleur.

La troisième partie du Livre blanc, relative à l’indépendance des magistrats, a été l’occasion pour le Premier président, de rappeler l’existence de deux corps, y compris au sein des CRTC, ce qui lui permet notamment d‘écarter les propositions du SFJu sur la composition du Conseil supérieur. Il n’a pas réfuté la demande réitérée de voir les compétences du Conseil supérieur élargies, notamment en ce qui concerne les recrutements. La proposition visant à renforcer la composition et les prérogatives du collège de déontologie rencontre une réponse d’attente, le Premier président soulignant la nécessité de faire vivre la nouvelle Charte et la nouvelle organisation avant d’envisager un bilan et d’éventuelles modifications. Enfin, le Premier président souligne que des progrès ont été réalisés en matière de levée d’incompatibilité et déclare être prêt à travailler à des améliorations, dans le souci toutefois de préserver l’image des juridictions financières.

S’il rejette également la fusion des deux instances d’audit des JF, il se prononce en faveur de travaux communs sur la fonction documentaire, en cours, ou sur le système d’information, à l’initiative du SJFu. Les préconisations méthodologiques relative à l’indépendance de la mission d’audit sont écartées.

En conclusion, le Premier président indique que les points de convergence pourront donc faire l‘objet de réunions de concertation avec le SJFu, l’urgence étant la question de la responsabilité des ordonnateurs et des comptables.

Pour en savoir davantage: 

Une délégation du SJFu reçue à l’Elysée

Le SJFu reçu au cabinet du ministre de l’action et des comptes publics

Le SJFu présente son Livre blanc sur les juridictions financières

 

 

 


Dématérialisation de la chaîne comptable et financière : où en sommes nous?

La direction générale des finances publiques a récemment présenté,  lors d’une journée d’étude des prestataires informatiques du secteur public, les nouveaux projets et l’actualité de la dématérialisation. Rappelons que la dématérialisation vise à simplifier la circulation de l’information dans toute la chaîne comptable et financière de façon à la réorganiser, la moderniser et la sécuriser (chez l’ordonnateur, chez le comptable, et, bien sûr chez le juge des comptes). Un seul flux permet de transporter les pièces comptables, les pièces justificatives et le bordereau s’il est signé. Le flux est  sécurisé : il est verrouillé, et ne peut être modifié  sans être rejeté. Le flux est aussi plus riche : il permet le transport de toutes les informations de la comptabilité générale et des comptabilités auxiliaires. Le compte de gestion totalement dématérialisé et validé de façon informatisée par tous les acteurs (comptable,ordonnateur et direction départementale des finances publiques). Dans son Livre blanc des juridictions financières, notre organisation syndicale montre que ces innovations technologiques conduisent à atténuer la distinction ordonnateur comptable et invitent, de concert avec d’autres évolutions, comme la généralisation du contrôle hiérarchisé de la dépense et la multiplication de convention de partenariat entre l’ordonnateur et le comptable, à la simplification du régime de responsabilité des comptables devant le juge des comptes.

Les supports préparés par la direction générale des finances publiques sont disponibles ici :

► Diaporamas présentés

► Enregistrements de la séance :