Archives : 18 juillet 2017

Macron propose un « pacte de responsabilité » financier aux collectivités territoriales

Le président de la République a co-présidé, avec le président du Sénat, Gérard Larcher, ce lundi 17 juillet, au Palais du Luxembourg, la première conférence nationale des territoires. Désormais, cette réunion se tiendra tous les six mois pour permettre aux collectivités locales de revoir leurs relations avec l’État. À cette occasion, le Président a proposé aux élus des diverses collectivités un « pacte de confiance », c’est-à-dire un grand chantier de réformes pour une décentralisation accrue.

Voici les 10 principales propositions:

1. Le haut débit partout en 2020

« Je souhaite encore accélérer le calendrier afin de parvenir à une couverture en haut et très haut débit d’ici à la fin de l’année 2020, et non plus 2022 », a déclaré le chef de l’État.

2. Moins d’élus locaux

Comme pour les parlementaires, « il faut engager une réduction du nombre des élus locaux, comme il y a une réduction du nombre de parlementaires. Nos concitoyens ne comprendraient pas ce traitement différencié », affirme le chef de l’État.

3. Moins de fonctionnaires « des circulaires »

« La France a trop de fonctionnaires des circulaires, et pas assez de fonctionnaires sur le terrain. On a dépossédé les fonctionnaires de terrain de leurs prérogatives », a déclaré le chef de l’État, qui veut « renforcer la déconcentration pour adapter les politiques de l’État aux territoires ».

4. Refondre la fiscalité locale

Emmanuel Macron veut « une réflexion profonde de la refonte de la fiscalité locale et en particulier en substitution de la taxe d’habitation ». Depuis qu’il a annoncé la suppression de la taxe d’habitation « pour 80% des ménages », il doit affronter la méfiance des élus locaux, cette taxe représentant l’essentiel des ressources des collectivités.

VIDÉO – Retrouvez le discours intégral d’Emmanuel Macron:

 

5. Donner plus à ceux qui ont moins

« Je veux que l’on puisse donner plus à ceux qui ont moins. L’égalité des territoires, ça ne fonctionne pas. Ce que nous souhaitons, c’est une égalité des chances des territoires. » Emmanuel Macron a en particulier insisté sur le fait que « les défis sont profondément différents selon les territoires. »

6. Préserver les zones rurales

« Les territoires ruraux ne peuvent plus être la variable d’ajustement. Il n’y aura plus aucune fermeture de classes dans les zones rurales. » Emmanuel Macron a expliqué que l’État aiderait toutes les collectivités qui proposeront des économies – comme les regroupements de communes.

Emmanuel Macron souhaite « préserver l’unité de la République en respectant la diversité des territoires ».

7. Moins de normes

Autre mesure susceptible de séduire les élus comme les citoyens: Emmanuel Macron souhaite « une revue générale des normes, avec le principe du 2 pour 1: pour toute nouvelle norme pesant sur les collectivités territoriales, deux autres devront être supprimées ».

8. « Libérer » les collectivités…

« Je suis disposé à ce que l’État délègue en tant que de besoin ses compétences en matière économique sociale ou d’aménagement si l’intérêt local le justifie », a expliqué le président.

9. … mais accompagner leurs initiatives

Le président souhaite « accompagner, encourager les initiatives, supprimer les verrous encore trop nombreux qui contraignent les territoires dans leur souhait de s’organiser mieux en vue d’une action publique plus efficace ».

Les élus locaux pourraient ainsi « expérimenter de nouvelles politiques publiques, mais aussi innover avec un droit à l’expérimentation simplifié », a-t-il ajouté.

10. Et les inviter à réaliser des économies

Emmanuel Macron a enfin appelé les collectivités locales à user de « tous les leviers pour réaliser, à leur initiative, des économies intelligentes avec la suppression de niveaux inutiles, des flexibilités nouvelles en termes réglementaires ou de fonction publique territoriale. »

Le président a d’ailleurs assumé de pouvoir décider de mesures qui s’appliqueraient seulement à l’une ou l’autre des trois fonctions publiques (d’État, hospitalière, et territoriale), parce qu’elles ne sont pas dans la même situation.


Participez au congrès du SJFu, les 12 et 13 octobre 2017 à Metz

 

Congrès annuel du Syndicat des juridictions financières

Le syndicat des juridictions financières tiendra son congrès annuel les 12 et 13 octobre prochain à Metz. Au cours de ce congrès sera notamment organisée l’élection des membres du bureau national de l’organisation syndicale. Par ailleurs, une table ronde  animée par Alain Piffaretti autour du Livre blanc des Juridictions Financières et de ses propositions, réunira Hélène Zannier, députée de la Moselle, Patrick Thil, conseiller régional du Grand Est, Mathieu Lhériteau, vice-président du Syndicat nationale des directeurs généraux de collectivités territoriales et directeur général des service de Noisy-Le-Grand,  Stéphanie Damarey, professeur agrégé de droit public, vice-présidente Université Lille 2 , et le président nouvellement élu du syndicat.

 

Le congrès aura lieu à la chambre régionale des comptes Grand Est, 3-5 rue de la Citadelle à 57000 à Metz.

Seule une procédure d’inscription électronique est mise en oeuvre.

S’inscrire au congrès du SJFu, les 12 et 13 octobre 2017 à Metz

Mandater un collègue inscrit

Modalités pratiques

 

 

 

Ordre du jour adopté par le bureau national réuni le 12 septembre à la Cour des comptes

Jeudi 12 octobre 2017

Matin (9h30 – 12h45)

Partie statutaire (9h30-11h30)

Renouvellement des instances de gouvernance (11h45-13h)

  • Présentation des candidats à l’élection des membres du Bureau et de leur déclaration d’intention ;
  • Election des nouveaux président, vice-présidents et membres du bureau ;
  • Election du réviseur aux comptes ;

Déjeuner (13h-14h30) – avec la participation des organisations invitées par le SJFu

Le déjeuner a lieu au Sofitel La Citadelle5 Avenue Ney, 57000 Metz, France

Après-midi (14h30 – 16h30)

Table ronde animée par Alain Piffaretti autour du Livre blanc des Juridictions Financières et de ses propositions, avec Hélène Zannier, députée de la Moselle, Patrick Thil, conseiller régional du Grand Est, Mathieu Lhériteau, vice-président du Syndicat national des directeurs généraux de collectivités territoriales et directeur général des service de Noisy-Le-Grand,  Stéphanie Damarey, professeur agrégé de droit public, vice-présidente Université Lille 2 , et le président nouvellement élu du syndicat.

Début de soirée (17h-19h)

Visite de l’exposition « Fernand Léger, le Beau est partout » au Centre Pompidou Metz

Soirée (19h00 – 22h30) – Dîner de gala (La Voile Blanche, Centre Pompidou Metz)

 

Vendredi 13 octobre 2017

Matin (9h30 – 11h00)

Travaux en atelier (un animateur et un rapporteur par atelier :

Travaux en atelier (un animateur et un rapporteur par atelier :

  • Atelier 1 « Quelle évolution pour le corps et quelle gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences au regard des missions, actuelles et nouvelles, à assumer ? (en lien avec le Livre Blanc des JF)»

Répondre à un questionnaire en ligne sur la GPEC

  • Atelier 2 « Quelles priorités en matière de formation initiale et continue des magistrats ? »
  • Atelier 3 « Comment faciliter les mobilités professionnelles entre les différentes administrations et les juridictions financières ? »

Répondre à un questionnaire en ligne sur la mobiité

  • Atelier 4 « L’office de magistrat financier : statut, déontologie, attributions, pouvoirs de sanction»

Fin de matinée (11h30-13h)

  • Restitution en plénière des travaux en atelier ;

Déjeuner (13h-14h30) 

Le déjeuner a lieu au Sofitel La Citadelle5 Avenue Ney, 57000 Metz, France

Après-midi (14h30-16h)

Débat d’orientation syndicale

 


Des « Etats généraux du service public » pour cerner les missions des agents et besoins en effectifs


L’OCDE publie ses « Perspectives de l’emploi » pour 2017

Dans son édition 2017 des Perspectives de l’emploi, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dresse un état des lieux du marché du travail des pays membres de l’organisation.

Le rapport souligne que le taux d’emploi des 15-74 ans devrait être de 61,5 %, soit environ 48 millions d’actifs occupés, d’ici la fin de l’année 2018, dépassant ainsi le maximum de 60,9 % atteint avant la crise de 2007. Selon les projections de l’OCDE, le taux d’emploi en France devrait rester stable, à 55 % (peu de Français travaillent jusqu’à 74 ans). Le taux de chômage de l’OCDE (6,1 %) continue de diminuer, même s’il reste supérieur à son niveau d’avant crise (5,7 %).

Toutefois, l’organisation ne se fonde pas uniquement sur les taux d’emploi et de chômage pour évaluer la situation du marché de l’emploi, mais prend aussi en compte d’autres indicateurs, comme le taux d’insertion dans le monde du travail des femmes et « des groupes potentiellement défavorisés », le salaire, ou encore la qualité de l’environnement de travail.

Ainsi, malgré la relative embellie au niveau mondial du taux d’emploi et la diminution du taux de chômage, le rapport révèle une situation de l’emploi de plus en plus polarisée. Le fait que les salaires des catégories à faibles revenus progressent peu, que les emplois moyennement qualifiés sont de moins en moins nombreux, renforcent le sentiment que « les fruits de la croissance et de la mondialisation » ne sont pas partagés et bénéficient aux plus riches.

Le marché du travail français, s’il présente quelque avantage – sécurité de l’emploi, niveau de salaire supérieur à la moyenne de l’OCDE, a plusieurs faiblesses, comme un taux de chômage élevé (10,1 %) – en particulier chez les travailleurs jeunes et peu qualifiés – et une proportion importante de travailleurs confrontés à des niveaux élevés de stress au travail.

Enfin, le rapport appelle les Etats à adapter leur politique de l’emploi et leur protection sociale aux progrès technologiques et à la mondialisation, en renforçant notamment les actions de formation à destination des travailleurs.

Pour en savoir davantage: 

Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2017

Une visualisation interactive des données par pays est disponible ci-dessous: https://gitvfd.github.io/dash-oecd-emp-outlook/


Le SJFu présente son Livre blanc sur les juridictions financières

Les membres du Syndicat des juridictions financières unifié, réunis en congrès les 17 et 18 novembre 2016, ont décidé de rédiger un livre blanc consacré à l’avenir des juridictions financières. Celui-ci a été élaboré par une équipe projet de 12 magistrats, sous le contrôle du bureau. Le 30 juin 2017, les adhérents ont approuvé le document à la majorité des deux tiers.

Ce livre blanc propose :

– de renforcer l’office du juge financier en améliorant le régime de responsabilité des gestionnaires publics et en simplifiant celui des comptables ;

–  d’accentuer les pouvoirs de contrôle des juridictions financières avec, au besoin, des pouvoirs de sanction adaptés et la possibilité de publier des rapports sur des thématiques locales ;

– de développer des garanties supplémentaires pour l’indépendance des magistrats financiers.

 

Téléchargez le Livre blanc


Comment regagner le corps des directeurs d’hopital à l’issue d’un détachement?

Les  Cadres Hospitaliers Force Ouvrière (CHFO) ont décidé de confier à Isabelle ARNAL-CAPDEVIELLE une mission d’accompagnement des collèges directeurs d’hôpitaux en détachement, notamment dans notre corps. Directeur d’hôpital, elle a occupé des fonctions diverses et variées : directrice adjointe en CHU et en CH pendant 16 années, puis magistrat financier pendant six ans et actuellement directrice chargée de missions en ARS.

Elle nous faire part librement de son appréciation des difficultés qu’ont à vivre les collègues détachés.

 

ACCOMPAGNEMENT DES COLLEGUES EN DETACHEMENT

La mobilité est une question essentielle dans nos carrières de directeurs, et est présentée comme un objectif à atteindre. Cette mobilité peut être géographique, fonctionnelle mais aussi concerner l’exercice d’un métier différent. De nombreux collègues exercent aujourd’hui au sein de structures diversifiées (agences régionales de santé, cour des comptes et chambres régionales des comptes, tribunaux administratifs, ministères, conseils régionaux et départementaux, fédérations ou associations hospitalières…).

On peut lire dans le guide sur les outils de la mobilité du ministère de la fonction publique de 2016 : « Faciliter la mobilité est un enjeu pour l’administration qui doit faire face aux réorganisations de ses services et à l’évolution de ses missions tout en recherchant l’allocation optimale de ses ressources. La mobilité est, pour l’agent, le moyen de préserver son employabilité, en lui permettant de changer de métier, d’employeur ou de résidence ; elle est aussi le vecteur de motivation et d’enrichissement de son parcours professionnel et de valorisation de ses compétences ».

Selon les données du centre national de gestion, sur les 2 981 DH recensés au 1er janvier 2016, 281 étaient en position de détachement, soit 9,4% du corps. Les sorties définitives du corps par radiation puis intégration dans un nouveau corps ne sont pas pour autant nombreuses, en moyenne 10 par an (101 sur une période de 10 années de 2006 à 2015).

Sur les 1 837 directeurs d’établissement sanitaire, social et médico-social recensés au 1er janvier 2016, 159 étaient en position de détachement, soit 9% du corps. Proportionnellement les sorties définitives du corps par radiation puis intégration dans un nouveau corps sont légèrement supérieures à celles constatées pour les DH, en moyenne 12 par an (119 dont 109 intégrés dans le corps des DH et 10 dans un autre corps, sur une période de 10 années de 2006 à 2015).

Le détachement en dehors du corps soulève de nombreuses interrogations auprès des collègues qui envisagent de diversifier leur parcours. Se pose la question également du devenir au terme du détachement. Les questions individuelles nécessitent d’autant plus de réponse syndicale que le collègue détaché s’est éloigné de la réalité de sa profession.

Le Premier ministre demandait à Thierry Le Goff, en décembre 2015, lors de sa prise de fonction, de travailler à une meilleure prise en compte des mobilités dans la gestion des carrières “tant entre services déconcentrés et administrations centrales qu’entre ministères, entre fonctions publiques ou entre institutions publiques françaises et européennes ou internationales”. Il s’agit, insistait le chef du gouvernement, d’enrichir les culturelles professionnelles des agents.

Une nécessité qui, dans les faits, se heurte à des résistances dont on ne sait pas trop si elles sont culturelles ou seulement liées au fonctionnement et à la mécanique administrative. Alors que la mobilité nous est présentée tout au long de notre carrière comme un nouveau devoir social, elle ne permet pas pour autant de valoriser les parcours diversifiés et les talents de chacun.

Aucun accompagnement aux retours de mobilité n’est prévu, le dispositif de recherche d’affectation ne s’applique pas aux collègues détachés nouvellement entrants, contrairement à la fonction publique territoriale. Les chefs d’établissement sont réticents à recruter un directeur qui est parti pendant quelques années apprendre un nouveau métier, et diversifier ainsi son expérience professionnelle. Une suspicion de pertes de compétence voire de manque de sérieux pèse sur le malheureux directeur qui souhaiterait exercer à nouveau son métier. Et c’est sans parler d’une volonté de candidater à un poste de chef d’établissement ! Un tel désir friserait l’indécence !

Ces dernières années, grand nombre de collègues détachés se sont retrouvé sacrifiés pendant leur période de détachement, mais aussi à leur retour, en raison des différentes réformes, dont la dernière en date, est la réforme territoriale. Ils ont été confrontés à de grandes difficultés pour retrouver un poste, y compris dans un centre hospitalier. Certains se sont même retrouvés en disponibilité d’office, faute d’avoir pu retrouver dans un délai contraint, un point de chute.

Une publicité mensongère

Il n’est pas admissible de tenir un discours au plus haut niveau de l’Etat sur les nécessaires mobilités, et n’avoir prévu aucun accompagnement, ni valorisation des retours de ces mêmes mobilités pour le directeurs. De même, le métier de directeur est peu valorisé auprès des autres fonctions publiques, et est peu connu.

En tant qu’organisation syndicale de cadres, le CHFO est sollicité pour accompagner ceux qui reviennent de mobilité. Il est également sollicité à titre de conseil sur des souhaits de mobilité professionnelle.

Il doit pouvoir être présent auprès des directeurs détachés pour valoriser leur parcours professionnel, défendre les situations individuelles mais aussi conquérir de nouvelles avancées collectives en termes d’accompagnement à la mobilité, d’accompagnement au retour de mobilité avec un statut autrement plus protecteur qu’il ne l’est aujourd’hui.

C’est la raison pour laquelle le CHFO a décidé de me confier une mission d’accompagnement des collègues en détachements.

Nous veillerons à rester particulièrement attentifs aux conditions dans lesquelles ces collègues auront été mis en difficulté, soit avant la période de détachement, soit pendant, soit à leur retour de mobilité.

Isabelle ARNAL-CAPDEVIELLE, chargée de mission national « Accompagnement des collègues en détachement »

Pour tout contact : ch-fo@wanadoo.fr


La DGCL publie un guide pratique sur les attributions de compensation

La Direction générale des collectivités locales (DGCL) vient de publier un guide pratique dédié à la mécanique des attributions de compensation qui intervient entre des communes et leur EPCI à fiscalité professionnelle unique.

Destiné tant aux services des préfectures qu’aux équipes des collectivités et des intercommunalités, ce document de 65 pages vise à accompagner les importants ajustements financiers issus de la refonte de la carte intercommunale.

En effet, au 1er janvier 2017, la carte intercommunale compte davantage d’EPCI à professionnelle avec plus de communes et plus de population et les attributions de compensation constituent le levier financier et fiscal privilégié pour s’adapter à cette nouvelle réalité.

Ce guide prend évidemment en compte les changements induits par la loi MAPTAM du 27 janvier 2014 et la loi NOTRe du 7 août 2015 (redéfinition de l’intérêt communautaire et des besoins de financement) ainsi que par la loi de finances pour 2017 (modalités de révision du montant des attributions de compensation).

Concrètement, ce guide est constitué des cinq fiches pratiques suivantes :

  • Fiche n°1 : Présentation du mécanisme de l’attributions de compensation ;
  • Fiche n°2 : L’évaluation des charges transférées entre un EPCI et ses communes membres par la CLECT;
  • Fiche n°3 : Fixation initiale du montant de l’attributions de compensation ;
  • Fiche n°4 : Révision de l’attributions de compensation ;
  • Fiche n° 5 : Imputation comptable du montant de l’attributions de compensation ;

Le tout est structuré autour des questions pratiques qui reviennent le plus souvent dans les demandes adressées à la DGCL.


Bilan de l’Etat à fin 2016 : 978 Md€ à l’actif et … 2 180,9 Md€ au passif

 

Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics, a présenté, lors du conseil des ministres du 22 juin 2017, le projet de loi de règlement et d’approbation des comptes de l’année 2016(1). Le solde de l’ensemble des administrations publiques s’établit à – 3, 4% du PIB (- 69,1 Md€) en 2016, soit 0.2 points de moins que dans la prévision retenue en loi de programmation des finances publiques (LPFP) pour les années 2014 à 2019(2). Cette amélioration traduit notamment un ralentissement de la dépense publique, qui a progressé de 1,1 % en 2016 contre 1,4 % en 2015.

Le résultat budgétaire de l’Etat s’établit à – 69,1 Md€, contre – 70,6 en 2015 Md€. La lecture du bilan et du résultat patrimonial de l’Etat à fin 2016 fait apparaître une valeur de l’actif de 978 Md€ et du passif de 2 180,9 Md€ – dont 1 646,8 Md€ de dette, la situation nette s’élevant à – 1 203 Md€.

La dette des administrations publiques dépasse fin 2016 selon l’INSEE 2 147,2 Md€ représentant ainsi 96,3 % du PIB. L’année dernière elle représentait 95,6 % du PIB.

Dans un avis du 12 juin 2017(3), le Haut conseil des finances publiques s’est prononcé sur le solde des administrations publiques présenté dans le projet de loi de règlement de 2016. Il relève que le déficit structurel (1,7 point de PIB) « est en ligne avec » les prévisions de la LPFP 2014-2019 (1,8 point). Toutefois, il souligne que cette loi de programmation « ne fournit plus un cadre pertinent pour une juste appréciation de la trajectoire des finances publiques » et que 2016 marque un ralentissement de l’effort de redressement des finances publiques.

Les révisions régulières des prévisions de PIB ayant des conséquences sur la mesure du solde structurel, le Haut conseil suggère que soit donnée une place plus grande « dans l’appréciation à l’effort structurel et plus particulièrement à l’effort en dépense ».

Pour en savoir davantage:

(1) Projet de loi de règlement et d’approbation des comptes de l’année 2016

(2) Loi n° 2014-1653 du 29 décembre 2014 de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019

(3) Avis n° HCFP-2017-2 du 12 juin 2017 relatif au solde structurel des administrations publiques présenté dans le projet de loi de règlement de 2016

 


Appel à candidatures pour le renouvellement des membres du bureau et du Conseil supérieur

Lors de sa réunion du 20 juin, le Conseil national de notre organisation syndicale a décidé d’ouvrir la procédure de renouvellement des membres du bureau national et des membres élus du Conseil supérieur.

Selon nos statuts, les membres du bureau sont élus tous les deux ans par le congrès ordinaire du Syndicat, cette année organisé les 12 et 13 octobre 2017 à Metz.

Cette prochaine élection présente un caractère particulier puisque Vincent Sivré a exprimé son intention de ne pas s’engager dans un nouveau mandat, ce qui conduit également à un renouvellement de la présidence du syndicat.

Tous les adhérents à jour de leur cotisation peuvent présenter leurs candidatures, au plus tard le jour même des élections, lors du congrès. Le Conseil national a toutefois décidé d’inviter les candidats à révéler leurs intentions avant le vendredi 8 septembre afin de permettre aux membres du bureau sortant d’organiser le processus électoral en offrant la possibilité aux adhérents de connaitre, en temps utile, les orientations que ceux-ci souhaitent donner à la stratégie de notre syndicat.

Afin de renforcer la coordination entre les membres du bureau national et les membres élus du Conseil supérieur des chambres régionales et territoriales des comptes, il a aussi été décidé de proposer au membres du congrès d’arrêter la liste des candidats présentés par le syndicat lors des prochaines élections au Conseil supérieur, en mars prochain. Les membres de cette instance ayant été profondément renouvelés en avril dernier, à l’occasion d’une élection partielle, seuls quelques ajustements apparaissent nécessaires. Pour autant, comme pour les élections au bureau national, tout adhérent à jour de sa cotisation peut présenter sa candidature.

Pour ces deux élections, le Conseil national a décidé de promouvoir les candidatures féminines. Notre organisation syndicale ne peut revendiquer l’application du principe de la parité sans s’y conformer elle-même, de façon à ce que nos élues représentent au moins la proportion de collègues féminines dans le corps.

Les candidat(e)s sont invité(e)s à formuler leurs intentions en adressant un courriel à contact@sjfu.fr, adresse institutionnelle du secrétariat général du syndicat, avant le vendredi 8 septembre 2017.

 

 


L’activité juridictionnelle et consultative des juridictions administratives progresse en 2016

Le 20 juin dernier, le Conseil d’Etat a publié son rapport public 2017 (1), rendant compte de l’activité juridictionnelle et consultative des juridictions administratives au cours de l’année 2016 :

1. L’activité juridictionnelle

Les tribunaux administratifs (TA), les cours administratives d’appel (CAA) et le Conseil d’Etat (CE) ont jugé 232 077 requêtes en 2016, soit 1,4% de plus qu’en 2015. Le délai prévisible moyen de jugement demeure stable pour les TA (10 mois et 9 jours) et le CE (6 mois et 25 jours). Il augmente légèrement pour les CAA (+ 11 jours pour s’élever à 11 mois et 6 jours). L’activité des TA est marquée par sept principaux contentieux, représentant 84% des entrées, comprenant le contentieux des étrangers (30%), le contentieux fiscal (12%), les contentieux sociaux (16%) et le contentieux de la fonction publique (11%). L’augmentation de 17% du contentieux du droit des personnes et libertés publiques inclut le contentieux de l’état d’urgence : 609 requêtes en 2016, contre 150 en 2015. S’agissant des CAA, l’activité est marquée par le contentieux des étrangers (45%), le contentieux de la fonction publique (11%), en forte augmentation depuis 2015, et le contentieux fiscal (15%).

Pour le CE, l’augmentation de 10 % du nombre de requêtes enregistrées à la section du contentieux en 2016 peut s’expliquer par une forte augmentation des contentieux de séries, de 240 à 1 000 affaires en 2016 (fonction publique, profession de notaires) et par celle des pourvois en cassation à l’encontre des décisions des juridictions administratives spécialisées (+27%), essentiellement de la Cour nationale du droit d’asile. L’augmentation de l’activité du juge des référés de 19% est due principalement aux contentieux liés à l’état d’urgence.

Au titre de son activité juridictionnelle, le CE présente une sélection de décisions rendues en 2016 ayant concouru à la simplification du droit. Sont ainsi mentionnées les décisions du 9 mars Ministre des finances et des comptes publics(2) sur le contrôle des comptables publics et Caisse régionale de crédit agricole de Normandie(3) sur la règlementation de l’épargne réglementée. Enfin, le CE dresse le bilan des missions ayant concouru à l’activité juridictionnelle : le bureau d’aide juridictionnelle a reçu 3 908 demandes en 2016, le nombre de saisines pour exécution des décisions a augmenté de 44% en 2016.

2. L’activité consultative

Particulièrement élevée en 2016, l’activité des sections administratives a atteint un pic inégalé : 1 371 projets ou propositions de texte ont été examinés – 111 projets de loi, 3 propositions de loi (PPL), 87 projets d’ordonnance et 911 projets de décret -, en augmentation de près de 10% par rapport à 2015, année déjà historiquement élevée. Malgré cette activité significative, 89% des avis ont été rendus dans un délai inférieur à 2 mois. Sur l’ensemble des avis rendus, ont été publiés trois avis sur des PPL et 19 autres sur des textes pris à l’initiative du Gouvernement(4), dont celui sur le projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique (loi n°2016-1691(5)).

Le rapport présente une sélection des affaires marquantes de l’année, dont l’examen des projets de loi relatifs à la sécurité de la Nation et à la lutte contre le terrorisme : le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale, devenu la loi n°2016-731(6) ; le projet de loi relative à la sécurité publique, devenu la loi n° 2017-258(7). Il revient en outre sur les questions juridiques communes auxquelles sont confrontées l’ensemble des sections lorsqu’elles examinent un projet de texte : qualité des études d’impact, contrôle des habilitations à légiférer par ordonnance, vérification des consultations obligatoires.

3. Etudes, débats, partenariat et coopération européenne

Le Conseil d’Etat dresse enfin un bilan de son activité d’études, avec notamment la publication de l’étude annuelle 2016 relative à la simplification et à la qualité du droit(8), la préparation de l’étude 2017 sur le thème de la puissance publique et des plateformes numériques, et le suivi des recommandations formulées lors de ses précédentes études.

Pour en savoir davantage: 
(1) Rapport public 2017 du Conseil d’Etat : l’activité juridictionnelle et consultative des juridictions administratives en 2016

(2) CE, 12 octobre 2016, Département de l’Isère, n° 391411

(3) CE, 9 mars 2016, Caisse régionale de crédit agricole mutuel de Normandie, n° 375818

(4) Consilia Web : consulter les avis rendus par les formations consultatives du Conseil d’Etat

(5) Avis du Conseil d’Etat sur la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique

(6) Avis du Conseil d’Etat sur la loi n°2016- 731 du 3 juin 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale

(7) Avis du Conseil d’Etat sur la loi n° 2017-258 du 28 février 2017 relative à la sécurité publique

(8) Étude annuelle 2016 du Conseil d’Etat – Simplification et qualité du droit