En mars dernier, la DGAFP a interrogé les administrateurs civils pour mieux connaître les parcours, les compétences acquises et les aspirations des membres de ce corps. Cette enquête avait été lancée dans le cadre d’un groupe de travail associant les ministères et les organisations syndicales représentatives des administrateurs civils et portant sur les parcours et les compétences acquises tout au long de leur carrière par les membres des corps recrutés ou formés par l’Ecole nationale d’administration.
La DGAFP a reçu 1761 questionnaires, soit un taux de réponse de 77%, dont 1062 questionnaires complets, preuve de l’engagement des membres du corps des administrateurs civils dans l’amélioration des chantiers RH. Même si les tranches d’âge les plus représentées dans les réponses complètes sont les moins de trente ans (78% de taux de participation), les 30 à 34 ans (55%), le taux de réponse est important dans toutes les classes d’âge, avec au minimum 31% de participation, et à tous les niveaux de la hiérarchie, avec 22% des répondants détachés sur un emploi fonctionnel.
L’enquête portait sur trois grandes thématiques de réflexion : la formation initiale et continue, la diversité des parcours et des compétences développées et enfin l’appréciation du taux de satisfaction des membres du corps par rapport à leur poste actuel, aux perspectives professionnelles et à l’accompagnement des carrières.
Les retours constituent une source d’information extrêmement riche qui servira à nourrir les réflexions sur plusieurs projets structurant pour l’avenir du corps et le déroulement des carrières dans l’encadrement supérieur.
En quelques lignes, voici les premiers résultats. 73% des administrateurs civils jugent que la formation initiale à l’ENA est satisfaisante ou très satisfaisante. Ce taux de satisfaction est de 61% concernant le cycle de perfectionnement suivi par les lauréats du tour extérieur (CSPA). Ce résultat recoupe d’autres constats sur la possibilité d’améliorer le CSPA, c’est pourquoi, la DGAFP a engagé avec l’ENA une réflexion, afin de faire évoluer à court terme le contenu pédagogique du cycle de perfectionnement.
L’enquête a également souligné la grande diversité des parcours des administrateurs civils, tant sur les postes occupés en matière de conception et de mise en œuvre des politiques publiques, que sur les postes relevant de l’administration générale.
La dernière partie de l’enquête peut être vue comme une sorte de « baromètre social » : 15% des administrateurs civils sondés se déclarent insatisfaits du poste occupé actuellement ou du dernier poste occupé. Les principaux motifs d’insatisfaction sont la faible valorisation en gestion de l’expérience acquise en mobilité, notamment à l’international et dans le secteur privé ; mais également le déséquilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle ; l’insatisfaction par rapport aux perspectives de carrière et l’insuffisance du niveau de responsabilité exercé. Est également évoqué le manque de reconnaissance, notamment concernant les fonctions d’expertise.
Si ce pourcentage d’insatisfaction demeure limité, il doit cependant nous amener à réfléchir à des voies d’amélioration des parcours professionnels, notamment dans le cadre du déploiement des plans managériaux ministériels.
S’agissant des perspectives de carrière, 66% des administrateurs civils se déclarent insuffisamment informés sur les dispositifs d’accompagnement des parcours existants et 25% considèrent les services rendus insuffisants, en exprimant le souhait que le service d’accompagnement des carrières soit plus personnalisé. Ce sujet constituera un des axes majeurs des feuilles de route de la DGAFP et des ministères à l’égard de l’encadrement dans son ensemble, et tout particulièrement des administrateurs civils pour l’année 2018.